- Michel 26
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Date d'inscription : 18/10/2012
Localisation : Drôme Ardèche
2100 €uros net mensuel ....Reportage
Ven 28 Fév - 23:19
Rue 89
http://rue89.nouvelobs.com/2014/02/28/william-est-grutier-3-143-euros-mois-250099
Porte-monnaie 28/02/2014 à 11h02
William, grutier, gagne 3 143 euros par mois
Claire Branchereau | Journaliste
Dans le bâtiment, on dit que les grutiers sont bien payés. Si William s’en sort si bien, c’est aussi parce qu’il est propriétaire et économe. Au pied de sa grue, en Seine-Saint-Denis, il nous a ouvert son porte-monnaie.
Sur le chantier de Seine-Saint-Denis où il travaille en ce moment, tous les ouvriers connaissent William. « C’est normal », explique-t-il :
« Tout le monde a besoin de moi : même ceux qui ne connaissent pas mon nom, ils m’appellent, ils crient “Grutier !” »
Depuis la cabine de sa grue, à 30 m de haut (« Mais c’est une petite celle-là »), William (il ne souhaite pas dévoiler son nom de famille), 49 ans, lève donc des charges et transfère du matériel d’un point A à un point B aux quatre coins du chantier, toute la journée, selon ce qu’on lui dit dans le talkie-walkie.
Un travail qu’on dit « bien payé » dans le bâtiment : 2 100 euros net dans le cas de William. Il faut dire que le grutier est le « premier arrivé, dernier parti ». A 5h30, l’entreprise de BTP qui l’a embauché fin 2012 les emmène en camionnette, lui et le reste de son équipe, de Fontainebleau jusqu’au chantier situé au nord-est de Paris. Il prend place sur son siège vers 7h30 et n’en redescend qu’à midi. Rebelote l’après-midi, et ce n’est pas pour lui déplaire.
« En bas c’est dur, mais au moins, ça déconne »
Le matin, c’est un moment que William apprécie particulièrement, vu le nombre de photos de levers de soleil qu’il a dans son téléphone. Avec ses jumelles, il aperçoit même le tarmac de l’aéroport du Bourget. Oui, car entre deux manœuvres, surtout en fin de chantier, il y a parfois des temps morts. William le dit d’ailleurs lui-même : là-haut, il est « tranquille »
Au sol, certains ouvriers disent qu’il l’est un peu trop, tranquille, alors qu’eux travaillent souvent dans le froid. Le grutier concède :
« Oui, c’est vrai que c’est dur en bas, mais au moins, ça déconne. Moi, je suis seul. Parfois, c’est pesant. »
Et à ceux qui lui disent qu’il est trop bien rémunéré pour ça, il répond qu’il y a de la demande dans la profession, et que « n’importe quel ouvrier de base peut le faire ».
Après avoir été magasinier, coursier, artisan et chef d’une petite entreprise, William a lui-même entrepris de se faire financer une formation de grutier. Une fois diplômé, le permis adéquat (Caces) en poche, il a « trouvé du boulot tout de suite », en intérim.
Une situation moins stable que celle qu’il a aujourd’hui – il est en CDI – mais qui lui permettait de toucher davantage : entre 2 600 et 3 000 euros net par mois. Le manque à gagner, si on peut considérer qu’il y en a un gros, William le compense avec ses investissements personnels, dans l’immobilier surtout. Il dépense aussi très peu, et puis il n’a (presque) pas de loyer à payer : il vit dans un camping.
« Si la grue tombe, je vais directement à la case prison »
Aujourd’hui, il ne se voit pas rester grutier toute sa vie. Il compte « faire ça encore un an et demi, deux ans », parce qu’il « peut encore travailler » et que, sans enfants, il veut « commencer à mettre de côté pour sa retraite » (qu’il souhaite prendre « pas trop tard »)
Après les chantiers, il voudrait trouver « quelque chose de plus calme, aux 35 heures », parce que grutier c’est aussi « parfois speed », et il y a « de la pression », des risques qui expliquent également son salaire « très correct » :
« Si, avant de quitter mon poste, je ne mets pas ma grue girouette (pour qu’elle n’ait pas de prise au vent) et qu’elle tombe durant la nuit, je vais directement à la case prison. »
Surtout, William aimerait bien descendre dans le Sud, un projet qu’il a toujours remis à plus tard parce que copine, boulot... Reste à savoir quelle voiture il choisira pour cela. Paradoxalement, le grutier, habitué aux engins de 40 mètres de haut, parfois plus, est plutôt fan des petits modèles de collection. Le seul plaisir qu’il s’accorde.
La suite sur:.............................
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Porte-monnaie 28/02/2014 à 11h02
William, grutier, gagne 3 143 euros par mois
Claire Branchereau | Journaliste
Dans le bâtiment, on dit que les grutiers sont bien payés. Si William s’en sort si bien, c’est aussi parce qu’il est propriétaire et économe. Au pied de sa grue, en Seine-Saint-Denis, il nous a ouvert son porte-monnaie.
Sur le chantier de Seine-Saint-Denis où il travaille en ce moment, tous les ouvriers connaissent William. « C’est normal », explique-t-il :
« Tout le monde a besoin de moi : même ceux qui ne connaissent pas mon nom, ils m’appellent, ils crient “Grutier !” »
Depuis la cabine de sa grue, à 30 m de haut (« Mais c’est une petite celle-là »), William (il ne souhaite pas dévoiler son nom de famille), 49 ans, lève donc des charges et transfère du matériel d’un point A à un point B aux quatre coins du chantier, toute la journée, selon ce qu’on lui dit dans le talkie-walkie.
Un travail qu’on dit « bien payé » dans le bâtiment : 2 100 euros net dans le cas de William. Il faut dire que le grutier est le « premier arrivé, dernier parti ». A 5h30, l’entreprise de BTP qui l’a embauché fin 2012 les emmène en camionnette, lui et le reste de son équipe, de Fontainebleau jusqu’au chantier situé au nord-est de Paris. Il prend place sur son siège vers 7h30 et n’en redescend qu’à midi. Rebelote l’après-midi, et ce n’est pas pour lui déplaire.
« En bas c’est dur, mais au moins, ça déconne »
Le matin, c’est un moment que William apprécie particulièrement, vu le nombre de photos de levers de soleil qu’il a dans son téléphone. Avec ses jumelles, il aperçoit même le tarmac de l’aéroport du Bourget. Oui, car entre deux manœuvres, surtout en fin de chantier, il y a parfois des temps morts. William le dit d’ailleurs lui-même : là-haut, il est « tranquille »
Au sol, certains ouvriers disent qu’il l’est un peu trop, tranquille, alors qu’eux travaillent souvent dans le froid. Le grutier concède :
« Oui, c’est vrai que c’est dur en bas, mais au moins, ça déconne. Moi, je suis seul. Parfois, c’est pesant. »
Et à ceux qui lui disent qu’il est trop bien rémunéré pour ça, il répond qu’il y a de la demande dans la profession, et que « n’importe quel ouvrier de base peut le faire ».
Après avoir été magasinier, coursier, artisan et chef d’une petite entreprise, William a lui-même entrepris de se faire financer une formation de grutier. Une fois diplômé, le permis adéquat (Caces) en poche, il a « trouvé du boulot tout de suite », en intérim.
Une situation moins stable que celle qu’il a aujourd’hui – il est en CDI – mais qui lui permettait de toucher davantage : entre 2 600 et 3 000 euros net par mois. Le manque à gagner, si on peut considérer qu’il y en a un gros, William le compense avec ses investissements personnels, dans l’immobilier surtout. Il dépense aussi très peu, et puis il n’a (presque) pas de loyer à payer : il vit dans un camping.
« Si la grue tombe, je vais directement à la case prison »
Aujourd’hui, il ne se voit pas rester grutier toute sa vie. Il compte « faire ça encore un an et demi, deux ans », parce qu’il « peut encore travailler » et que, sans enfants, il veut « commencer à mettre de côté pour sa retraite » (qu’il souhaite prendre « pas trop tard »)
Après les chantiers, il voudrait trouver « quelque chose de plus calme, aux 35 heures », parce que grutier c’est aussi « parfois speed », et il y a « de la pression », des risques qui expliquent également son salaire « très correct » :
« Si, avant de quitter mon poste, je ne mets pas ma grue girouette (pour qu’elle n’ait pas de prise au vent) et qu’elle tombe durant la nuit, je vais directement à la case prison. »
Surtout, William aimerait bien descendre dans le Sud, un projet qu’il a toujours remis à plus tard parce que copine, boulot... Reste à savoir quelle voiture il choisira pour cela. Paradoxalement, le grutier, habitué aux engins de 40 mètres de haut, parfois plus, est plutôt fan des petits modèles de collection. Le seul plaisir qu’il s’accorde.
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- Cédric M.
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Date d'inscription : 12/12/2010
Age : 40
Localisation : LYON
Re: 2100 €uros net mensuel ....Reportage
Lun 3 Mar - 20:27
Ils n'ont vraiment que ça à f... d'éplucher ses comptes ??? Tout le monde ne gagne pas autant et n'a pas le même train de vie !!!!!
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